ImPact (amélioration des états psychophysiologiques des jeunes sportifs)

Porteur du projet : Michel Nicolas

Co-porteur du projet : Vacher Philippe, Laurent Mourot, Guillaume Martinent

DESCRIPTION du projet :

Ce projet consiste à investiguer les interactions entre les états psychologiques et physiologiques de sportifs. Le projet s’appuie sur une triple ambition, (1) l’évaluation des états au cours de périodisations complètes et en situation écologique, (2) le développement de protocoles d’intervention pluridisciplinaires à des fins d’optimisation des états bio-psycho-physiologiques des sportifs, (3) le développement de protocoles de formations à destination des entraineurs. Ce protocole vise principalement des populations de jeunes sportifs en accès haut-niveau, population clef que ce soit en termes de développement de l’individu ou d’approvisionnement des filières haut-niveau.

Ce projet s’inscrit à la fois dans l’équipe 1 et dans l’axe transversal du laboratoire Psy-DREPI (EA 7458). 

Contexte :

La réalisation de charges de travail optimales fait partie des sujets d’attention majeurs des entraîneurs et des sportifs, ces dernières pouvant conduire à une déstabilisation de l’équilibre stress-récupération (surcharge non fonctionnelle ou surentrainement), et menacer à la fois le bien-être, l’estime de soi, l’intégrité physique et les performances des sportifs (Nicolas, Banizette, &  Millet, 2011 ; Meeusen et al., 2013; Schwellnus et al., 2016; Soligard et al., 2016).

Dans ce contexte, les jeunes sportifs pratiquants de façon intensive leur sport constituent une population à risque car en développement et en construction. Chez ces populations, nous savons que la périodisation d’entraînement impact les états émotionnels plaisants et déplaisants (Vacher, Nicolas, Martinent, & Mourot, 2017), tout comme l’équilibre stress-récupération (Nicolas, Vacher, Martinent, & Mourot, 2016). Cependant la charge d’entraînement, si elle est directement explicative des fluctuations psychophysiologiques des sportifs, est loin d’être la seule variable conditionnant les états internes des individus (Vacher, Martinent, Nicolas & Mourot, under review).

Il a par exemple été démontré que la perception de contrôle qu’ont les sportifs sur l’entraînement va directement impacter leurs états émotionnels, physiologiques et somatiques (Vacher, Martinent, Mourot, & Nicolas, 2018). Nous savons également que l’équilibre entre les états de stress et de récupération va venir perturber ou protéger la réponse émotionnelle des sportifs au cours des périodisations complètes et à finalité fonctionnelle (Vacher et al., 2017). Il faut souligner que la perception d’atteinte de buts est également un élément clef à prendre en compte dans la préparation des sportifs (Vacher, Mourot & Nicolas, in press).

Compte tenu du rôle adaptatif des émotions chez l’homme (Fredrickson & Branigan, 2005), de l’interdépendance stress-émotions (Lazarus, 2006) et du rôle clef pour un sportif de mobiliser des stratégies fonctionnelles pour performer efficacement (Nicolas et al., 2017), il apparaît clairement que le suivi simple des charges d’entraînement ne peut plus être considéré comme suffisant. Cependant, une question fondamentale est la sélection de marqueurs à la fois pertinents et intégrables sur le terrain (Vacher, Filaire, Nicolas & Mourot, under review).

Enfin, la question naturelle découlant de la compréhension des mécanismes psychologiques et des interactions psychophysiologiques à l’entraînement est de développer des techniques appliquées afin d’optimiser les variables clefs identifiées préalablement (perception de contrôle, émotions, atteinte de but, régulation autonome du myocarde, équilibre de stress-récupération). Dans ce cadre, les résultats préliminaires obtenus encouragent à investiguer l’accompagnement des nageurs en termes d’équilibre du rythme de vie (équilibre temps contraint et temps de loisir). Les résultats préliminaires tendent également à valider l’intérêt de techniques d’interventions pluridisciplinaires telles que la cohérence cardiaque afin d’optimiser la capacité du corps à récupérer sur le long terme, tout en donnant au sportif des armes pour faire face aux situations épuisantes ou stressantes. 

Objectifs

Ce projet de recherche doit permettre (1) d’identifier des variables explicatives impactant la relation entraînement – états psychophysiologiques des sportifs, (2) d’investiguer des techniques d’intervention permettant d’optimiser les états psychologiques et physiologiques des nageurs au cours de périodisations complètes en situation écologique et longitudinale et enfin (3) de proposer des formations de formateurs afin d’accompagner la prise en charge des jeunes sportifs au sein des structures d’accès haut-niveau.

Méthodologie

Suivi longitudinal, groupes contrôle vs. groupes intervention, évaluations par questionnaires, entretien, variabilité de fréquence cardiaque, mesures salivaires de cortisol et d’alpha-amylase, suivi de la charge objective externe et subjective interne, mesure de la performance, protocoles longitudinaux en situation écologique.

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